Notions sur l’alimentation du cheval

Notions sur l'alimentation du cheval
Notions sur l’alimentation du cheval

Nourrir un cheval; à priori rien de plus simple. Un pré, de l’herbe, de l’eau et c’est parti. Oui mais qui peut se vanter d’avoir des prés en herbe toute l’année avec assez de surface pour alimenter correctement un cheval? Et comment allier cette alimentation naturelle avec l’utilisation du cheval, que ce soit en sport, loisir ou reproduction? L’impact de l’utilisation du cheval par l’homme sur son alimentation est énorme et demande une gestion importante et des connaissances solides en la matière. Voyons déjà ici quelques notions de base, indispensables au bien être de nos compagnons.



Je ne vous décrirais pas ici les différents types d’alimentation possibles ou le fonctionnement précis du tube digestif du cheval, mais je vous donnerais quelques indications pour comprendre le fonctionnement global de l’alimentation, éviter les erreurs courantes et limiter les risques de coliques et autres problèmes pour votre compagnon.

L’impact d’une alimentation mal gérée sur le cheval

L’alimentation est un point crucial dans la gestion des soins aux chevaux. En effet, le cheval est un animal extrêmement sensible aux maladies liées à l’alimentation; et de son alimentation dépendront ses capacités physiques et ses performances.

Le cheval est un animal qui ne peut pas vomir!

Herbivore non ruminant, il faut savoir que le cheval ne peut pas vomir; il souffrira donc de toute indigestion ou intoxication alimentaire sans pouvoir l’éliminer. Ces douleurs ressenties au ventre s’appellent des coliques; quelle que soit leur origine elles sont très dangereuses pour le cheval, pouvant aller jusqu’à entraîner la mort.

Pas de pied pas de cheval

Une alimentation mal gérée crée souvent des problèmes au niveau du pied, comme la fourbure, ou pododermatite aseptique diffuse. Cette congestion inflammatoire des tissus cause le basculement de la troisième phalange vers l’avant, pouvant allant jusqu’à la perforation de la sole dans les cas très graves. Cette maladie cause d’extrêmes douleurs au cheval. Elle est très souvent due à un excès de nourriture, à une alimentation trop riche ou à un surpoids important.

Un bol d’air pur

Le cheval mange beaucoup et pendant longtemps, surtout les rations de fourrage qu’il grignote pendant des heures. Le nez dans son foin ou son grain, le cheval respire ainsi toutes les poussières qu’il contient. Aussi faut il veiller à ce que ces aliments soient le moins poussiéreux possible, afin d’éviter les maladies respiratoires, comme l’emphysème pulmonaire, pouvant facilement devenir chroniques chez les chevaux longtemps exposés à ces particules irritantes. Si l’aliment est trop poussiéreux il ne faut pas hésiter à le mouiller avant de le distribuer. On favorise également la distribution dans une mangeoire ou un filet à foin afin d’éviter l’ingestion de sable et poussières au sol. Pour les mêmes raisons, on attache le cheval loin de son boxe avant de secouer la paille propre lorsque l’on refait la litière.

Manger peu mais souvent

A l’état naturel, un cheval broute de l’herbe tout au long de la journée et ingurgite de petites quantités de nourriture. Ce mode d’alimentation est difficile à reproduire avec un cheval vivant à l’écurie.

Le lest intestinal

Un cheval vivant en boxe ou en paddock sera nourri idéalement avec du fourrage, qui remplacera l’herbe en lui donnant une source correcte d’énergie et apportera le lest intestinal dont il a besoin. En effet l’appareil intestinal du cheval est fait pour être rempli quasiment en continu. Même en lui apportant la quantité de nutriments nécessaires à sa survie, le cheval souffrira du manque de « remplissage », ou lest intestinal, de son tube digestif. C’est aussi le rôle joué par la paille que l’on met dans les boxes comme litière, outre d’aider le cheval à tromper son ennui elle apporte du lest intestinal à zéro calories.

Fractionner pour mieux digérer

Pour les mêmes raisons, et quel que soit le type d’aliments que vous avez choisi, évitez de donner la ration de grains en une seule fois. Fractionnez la autant que possible, en 2, 3 ou 4 repas; elle n’en sera que mieux assimilée par le cheval et évitera de causer bouchons et autres soucis.

Chacun son tour

Toujours pour améliorer l’assimilation des aliments, distribuez toujours le fourrage en premier, au moins 2 heures avant le grain, l’un et l’autre seront ainsi mieux digérés.

On ne mange pas n’importe quoi

Tous les aliments des chevaux ont des valeurs énergétiques différentes, comme pour nous où 100 grammes de salade n’apportent pas la même chose que 100 grammes de pommes de terre.

Le foin

Les fourrages se présentent sous différentes formes, luzerne, foin de pré, sainfoin… Ces différents foins n’apportent pas tous la même valeur énergétique au cheval; aussi il est indispensable de bien vous renseigner sur la composition du fourrage que vous achetez et sur ses apports nutritionnels. En effet la quantité d’une ration de foin peut aller du simple au double en fonction de sa teneur en nutriments. Un foin trop énergétique distribué en grande quantité peut causer de graves problèmes digestifs.

Le grain

Pareillement, les céréales et les granulés à poids égal n’apportent pas la même énergie. On choisit donc son concentré complémentaire avec soin et on le dose en fonction du travail et de l’état corporel de son cheval. La surdose peut être aussi néfaste que le manque, rappelons le.

Une qualité irréprochable

Très sensible, le cheval refusera souvent un aliment mal conservé ou avarié. Mais il est aussi gourmand que gourmet et se jettera parfois goulûment sur sa ration au détriment de sa santé.

Manger sain

Les aliments concentrés qui causent le plus souvent des coliques sont les granulés industriels, donnés parfois en trop grosse quantité d’un coup, et les céréales mal conservées qui ont fermenté. Il est bon de savoir aussi qu’un grain de céréale entier sera beaucoup moins bien digéré qu’un grain aplati ou concassé; pour preuve on retrouve souvent ces grains entiers dans les crottins. Le mieux est de donner au cheval un mélange type granulés/céréales ou granulés/floconné, il aura tendance à le trouver plus attrayant et à mieux l’assimiler.

De la même manière pour le fourrage et la paille il faut éviter les lieux de stockage humides ou exposés aux intempéries; ils doivent rester parfaitement secs, l’humidité les ferais rapidement pourrir. Si vous constatez sur une botte de fourrage une odeur ou une chaleur inhabituelle, ou des plis présentant une sorte de poussière cotonneuse blanche, ne les distribuez pas à votre cheval, cela pourrait le rendre malade car ce sont des signe de macération et de pourriture.

Dans un lieu sain

Vu que le cheval ne peut pas vomir, et qu’il est très sensible à toute mauvaise bactérie, assurez vous en permanence de lui prodiguer une alimentation saine dans un lieu sain. Mangeoire et abreuvoir propres sont de rigueur. Évitez les zones trop poussiéreuses ou boueuses, nourrir au sol dans un paddock en terre par exemple n’est pas recommandé. Assurez vous également de la propreté du lieu de stockage des aliments; il doivent être au sec et au frais, à l’abri des souris et autres nuisibles pouvant les contaminer.

Le changement c’est progressif

Il faut aussi parler des chevaux en pâture. Ceux qui sont à l’herbe toute l’année ne prennent quasi aucun risque de coliques, sauf éventuellement pour les plus sensibles lorsque l’herbe est très mouillée après la pluie par exemple. Le principal danger est pour les chevaux qui ne sont sortis en pâture que quelques heures par jour, ou alors juste à une période de l’année (souvent pendant l’été).

En effet le système digestif du cheval n’est pas conçu pour vivre des changements brutaux d’alimentation. Il en va de même si vous changez d’un coup de marque de concentrés ou de type de foin. En pâture un cheval peut développer colique et fourbure en quelques heures. Il faut donc veiller à toujours amener un changement de nourriture de manière progressive, en mélangeant les anciens granulés avec les nouveaux pendant quelques jours par exemple, ou en ne le mettant au pré qu’une demie heure au début puis en augmentant cette durée progressivement.

Les compléments

Idéalement il est bon de laisser à portée du cheval une pierre à sel ou autre complément alimentaire lui apportant les éléments minéraux dont il a besoin pour vivre. Souvent ces compléments contiennent en plus des vitamines. Si votre cheval a tendance à passer sa journée à lécher sa pierre à sel et la termine très vite, vous pouvez lui distribuer le sel par petite dose en ajoutant environ une cuillère à soupe de sel fin dans sa ration de grains ou le saupoudrer sur son foin.

Tout autre complément (huile, ail, vitamines, biotine, électrolytes, compléments industriels…) doit être distribué dans la ration de grain ou au moins mélangé avec un peu de son mouillé. Veillez comme toujours à leur bonne conservation.

A boire

Citée en dernier mais pourtant indispensable, l’eau doit être une priorité dans la gestion de l’alimentation du cheval. Un cheval boit environ 40L d’eau par jour; il faut donc toujours veiller à ce qu’il ait de l’eau fraîche et claire à disposition, surtout après les repas. Nettoyez régulièrement les bacs et abreuvoirs en frottant les parois avec une brosse afin d’éviter la formation d’algues. Petite astuce pour les grands bacs à eau dans les parcs, quelques poissons rouges entretiendront idéalement les parois et mangeront les larves d’insectes!

Si vous avez des doutes ou des questions, prenez le temps de laisser un commentaire!

Published by

Julie

Monitrice depuis 2007, cavalière depuis 1995, je fais vivre ce blog en vous apportant de mon vécu et de mon expérience, personnelle et professionnelle.

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