En ce mois de juillet la chaleur est à son comble. En milieu de journée la température dépasse les 30°C, le soleil cogne sans pitié. Notre compagnon n’échappe pas à cette canicule et peut souffrir de ces conditions difficiles, pouvant aller jusqu’à causer de graves problèmes. Voyons comment améliorer ses conditions de vie et de travail afin qu’il passe la saison chaude dans le plus grand confort.
Notre cheval a les flancs humides alors qu’il ne bouge pas, il a la tête basse, l’air abattu. Non il n’est pas malade. Il a chaud!
Alors que pouvons nous faire pour améliorer ces conditions de vie par forte chaleur?
Les conditions de vie
L’eau
Est il besoin de le préciser, le cheval ne doit jamais manquer d’eau. Un équidé doit toujours avoir de l’eau propre et fraîche à volonté, et c’est d’autant plus important d’y veiller en saison chaude.
En temps normal, un cheval boit de 15 à 60 litres par jour, ce en fonction de sa corpulence, son travail, ses conditions de vie, son alimentation, etc. Par fortes températures, cette consommation peut aller jusqu’à doubler!
L’accès à l’eau doit être facile et permanent pour le cheval. L’eau peut être proposée en abreuvoir automatique, en bac ou via un point d’eau naturel. Dans tous les cas il faut veiller en permanence à sa pureté et sa fraîcheur. Surveillance de la qualité d’eau et de l’assèchement possible des points naturels, nettoyage et remplissage fréquent des bacs et abreuvoirs sont indispensables.
Dans un grand bac ou un point d’eau naturel, le cheval pourra jouer avec l’eau; en grattant dedans il s’arrosera le ventre et les flancs pour se rafraîchir. Si l’eau est peu profonde certains vont même se coucher et se rouler dedans.
Pour les chevaux vivant en groupe, il faut veiller à ce que les dominants ne bloquent pas l’accès à l’eau au reste du groupe. Dans ce cas il ne faut pas hésiter à multiplier les points d’eau.
L’alimentation
Bien que relativement régulière sur l’année, l’alimentation du cheval peut être adaptée en fonction de la saison.
L’été on peut veiller à apporter la ration en plusieurs repas. Plus la ration est fractionnée, plus le cheval pourra digérer tranquillement de petites quantités de nourriture, se rapprochant ainsi de l’alimentation naturelle du cheval. Une grosse ration en une seule fois va forcer le cheval à dépenser quantité d’énergie pour l’ingérer et la digérer, lui donnant un « coup de chaud ».
Si le foin est poussiéreux on peut le mouiller avant de le distribuer. Il faut éviter de le donner au sol, favorisant l’ingestion et l’inhalation de poussière et de terre. On peut visser un râtelier dans l’abri ou fabriquer ou recycler une grande caisse de bois ou de plastique résistant servant de mangeoire.
Les concentrés échauffants peuvent être évités également, ce en fonction de l’intensité de l’activité du cheval. On peut rajouter de la matière grasse dans la ration de concentrés pour compenser les pertes dues à la transpiration.
La transpiration entraîne une perte importante de minéraux, il faut donc, particulièrement en été, veiller à la présence permanente d’une pierre à sel à disposition des chevaux.
On peut utiliser pour les chevaux qui travaillent des solutions de réhydratation afin de compenser la perte importante de minéraux dans la sueur.
Le logement
Les conditions de logement du cheval influent énormément sur son confort lors de la montée des températures.
En boxe ou en stabulation, le cheval est enfermé dans un petit espace relativement confiné. La température entre ces 4 murs peut augmenter de manière très importante lorsque le soleil cogne dessus et l’air devenir étouffant.
On peut toutefois limiter la chaleur à l’intérieur en ouvrant la porte en grand et en fermant l’accès avec une chaîne. Idéalement il faut avoir une ouverture dans le mur en face de la porte pour créer un courant d’air. Par temps chaud, il est conseillé de sortir le cheval lorsqu’on entretien son boxe afin d’éviter qu’il ne respire la poussière de la paille.
Le cheval vivant en paddock doit avoir un espace aménagé de telle sorte qu’il aura tout au long de la journée un point d’ombre où s’abriter du soleil. L’idéal reste la présence d’arbres assez hauts et fournis pour donner un large espace ombragé. Le feuillage permet, en plus de protéger des rayons du soleil, d’apporter une fraîcheur non négligeable.
Sans abri naturel dans le paddock, il faut construire un abri artificiel, en évitant les matériaux accumulant la chaleur (métal, tôles, etc). Attention à l’orientation et à la taille de l’abri, il doit fournir une zone d’ombre suffisante tout au long de la journée. Sa taille et son ouverture doivent être adaptées au nombre d’équidés l’utilisant.
La thermorégulation du cheval
Pour favoriser l’évacuation de la chaleur de son corps le cheval transpire. Pourtant, certains éléments peuvent favoriser ou limiter cette transpiration.
L’été, nombre de personnes protègent leurs chevaux en leur faisant porter des couvertures anti-insectes. Méfiance, car celles-ci limitent fortement la capacité de thermorégulation du cheval, d’autant qu’elles sont souvent très fermées, couvrant quasi intégralement le corps du cheval.
Les poils longs tiennent également le cheval au chaud. L’été, ils vont limiter l’évacuation de la transpiration, surtout pour le cheval qui travaille. Un cheval tondu sera donc plus « au frais ». Les chevaux atteints de cushing y trouveront un réel confort.
Un cheval trop gras souffrira plus de la chaleur, la couche graisseuse créant une isolation thermique. De même des chevaux « lourds » ou très musclés seront plus sensibles aux températures élevées que des chevaux plus fins et secs, car ils produiront plus de chaleur pendant un effort.
Travailler le cheval l’été
La saison chaude n’empêche pas de travailler un cheval normalement; mais ce uniquement dans certaines conditions. Le but étant de limiter la sensation d’inconfort due à une chaleur extrême, et ce pour le cheval comme pour le cavalier d’ailleurs.
Eviter les heures les plus chaudes est une évidence. Pas d’équitation entre 11h et 15h c’est le minimum. Selon l’exposition de l’espace de travail on profitera de la fraîcheur relative tôt le matin ou en fin d’après midi et début de soirée.
On limitera au maximum les zones « couvertes » sur le corps du cheval; un tapis de taille minimum, une selle légère, aucune couverture ni couvre-reins, des protections ouvertes, etc permettront une évacuation plus aisée de la transpiration.
En cas de canicule, on n’hésitera pas à mouiller le cheval à la douche juste avant de monter. On arrête le travail lorsqu’il a intégralement séché.
Il faut également adapter la contenu de sa séance de travail ainsi que son déroulement. Eviter les grosses séances d’obstacle ou de galop, raccourcir la durée des séances et ménager souvent des temps de pause.
Si votre espace de travail est en plein soleil, n’hésitez pas à aller travailler en extérieur, vous trouverez ainsi des espaces ombragés et un air moins étouffant.
Conclusion
On constate donc qu’il existe de nombreuses techniques pour apporter un maximum de confort à son cheval par temps très chaud.
De manière générale, le plus important est de rester observateur et à l’écoute de son compagnon. On pourra ainsi repérer rapidement tout changement d’attitude et signe extérieur d’inconfort lié à la chaleur et y remédier avant que cela ne cause de problème grave.